L’avantage en nature véhicule (AEN) fait partie des sujets sensibles pour les entreprises. Il correspond à la mise à disposition d’un véhicule de société qu’un salarié peut utiliser pour ses trajets privés.

Un calcul imprécis ou une déclaration incomplète peut vite entraîner des redressements coûteux. Cela fragilise aussi la confiance entre employeur et salarié. À l’inverse, une gestion rigoureuse permet de garantir la conformité fiscale et sociale de l’entreprise, de sécuriser l’administration de la paie et d’apporter une transparence bienvenue aux collaborateurs.

Dans cet article, nous détaillons les règles à connaître, les méthodes de calcul applicables et les bonnes pratiques pour déclarer correctement un avantage en nature véhicule, y compris dans le cas particulier des modèles électriques et hybrides rechargeables.

Qu’est-ce qu’un avantage en nature véhicule ?

L’employeur qui met à disposition un véhicule de société utilisable à titre privé accorde un avantage en nature véhicule. La loi assimile cet avantage à une rémunération. L’entreprise doit donc l’évaluer, l’intégrer au revenu imposable et le déclarer aux organismes sociaux, quel que soit le type de contrat de travail ou de véhicule concerné.

Dans le cas des indemnités, le salarié utilise son véhicule personnel pour ses déplacements professionnels. Il reçoit ensuite une compensation selon un barème fiscal. Dans le cas d’un avantage en nature, l’entreprise fournit directement le véhicule. L’administration fiscale assimile cette mise à disposition à un revenu à part entière.

L’avantage peut être évalué selon deux méthodes : le forfait ou les dépenses réelles. Si le salarié participe aux frais (carburant, assurance, loyer), cette contribution réduit la valeur de l’avantage. À noter également que l’on distingue l’avantage en nature, lié à l’usage du bien, de l’avantage en espèces, qui correspond à une prise en charge directe d’une dépense par l’employeur.

Un véhicule de société est considéré comme un avantage en nature dès lors qu’il est conservé par le salarié en dehors des heures de travail : trajets domicile-travail, week-ends, vacances ou usage familial. La mise à disposition permanente d’un véhicule de fonction entre aussi dans ce cadre. Dans ces situations, l’entreprise doit chiffrer précisément la valeur de l’avantage et le déclarer correctement pour éviter tout redressement.

Les méthodes de calcul de l’avantage en nature véhicule

Il existe deux façons principales de déterminer la valeur d’un avantage en nature véhicule (AEN) : le calcul forfaitaire ou l’évaluation sur la base des dépenses réelles. Le choix dépend du type de véhicule, du mode de financement (achat, leasing, location) et de l’usage qui en est fait par le salarié. Certaines règles spécifiques s’appliquent également aux véhicules électriques et hybrides, conformément aux barèmes URSSAF.

Le calcul au forfait

Le calcul forfaitaire reste la méthode la plus utilisée, car il offre une solution simple et rapide. Depuis le 1er février 2025, un décret sur les avantages en nature a précisé les modalités et harmonisé les barèmes applicables à l’ensemble des véhicules, en tenant compte de la transition énergétique.

Avant ce décret, les règles étaient légèrement différentes. Elles distinguaient déjà l’âge du véhicule et le mode de financement, mais avec des taux plus faibles. Les véhicules mis à disposition aux collaborateurs avant cette date sont toujours concernés par ce barème.

Type de véhiculeSans carburantAvec prise en charge du carburant
Véhicule acheté (≤ 5 ans)9 % du coût d’achat9 % du coût d’achat + frais réels de carburant privé ou 12 % du coût d’achat
Véhicule acheté (> 5 ans)6 % du coût d’achat6 % du coût d’achat + frais réels de carburant privé ou 9 % du coût d’achat
Véhicule loué ou en LOA30 % du coût global annuel TTC (location, entretien, assurance)30 % du coût global annuel TTC + frais réels de carburant privé ou 40 % du coût global annuel TTC*

Pour les véhicules loués, l’avantage en nature est plafonné. Il ne peut pas dépasser le montant calculé pour un achat classique. Le prix de référence correspond au prix d’achat TTC du véhicule par le loueur. Le rabais peut aller jusqu’à 30 % du prix conseiller par le constructeur au moment où le contrat débute.

Cas particulier des véhicules électriques : le barème ci-dessus s’applique, mais une réduction de 50 % peut être appliquée, avec un plafond de 2 000,30 € par an en 2025. Les frais d’électricité pris en charge par l’employeur ne sont pas intégrés dans le calcul, ce qui diminue encore la valeur imposable.

Type de véhiculeSans carburantAvec prise en charge du carburant
Véhicule acheté (≤ 5 ans)15 % du prix d’achat TTC20 % du prix d’achat TTC ou 15 % + frais réels de carburant privé
Véhicule acheté (> 5 ans)10 % du prix d’achat TTC15 % du prix d’achat TTC ou 10 % + frais réels de carburant privé
Véhicule loué ou en LOA50 % du loyer annuel TTC (assurance + entretien inclus)67 % du loyer annuel TTC ou 50 % + frais réels de carburant privé

Cas particulier des véhicules électriques : une réduction de 70 % est appliquée après calcul, dans la limite de 4 582 € par an. Comme auparavant, les frais d’électricité pris en charge par l’entreprise ne sont pas intégrés au calcul de l’avantage.

Le calcul sur la base des dépenses réelles

L’autre option consiste à évaluer l’avantage en nature véhicule sur la base des dépenses réellement supportées par l’entreprise. Cette méthode prend en compte l’ensemble des frais liés au véhicule : amortissement ou loyers de location, assurance, entretien, réparations, carburant ou électricité.

Pour déterminer la part correspondant à l’usage privé, on applique un prorata entre kilomètres professionnels et trajets personnels. Cette approche reflète mieux la réalité des coûts. Toutefois, elle suppose une traçabilité rigoureuse, via carnets de bord, relevés ou outils numériques.

Exemple: une entreprise supporte 8 000 € de frais annuels pour un véhicule (leasing, assurance, entretien et carburant). Si le salarié utilise le véhicule à 30 % pour des trajets privés, la valeur de l’avantage en nature s’élève à 2 400 € par an. Ce montant est ajouté à son revenu imposable et déclaré dans la paie.

Cas particuliers selon les véhicules

Certains cas nécessitent un traitement spécifique. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables continuent de bénéficier d’un régime favorable, avec des réductions importantes de l’avantage imposable et l’exclusion des frais d’électricité (70 % pour le 100 % électrique, comme évoqué précédemment). Ces incitations visent à accélérer la transition énergétique des entreprises.

Lorsqu’un véhicule est mis à disposition d’un pool de salariés, sans attribution nominative et pour un usage exclusivement professionnel, il n’est pas considéré comme un avantage en nature. En revanche, dès lors qu’un salarié identifié l’utilise à titre privé, l’avantage doit être calculé comme pour un véhicule individuel.

Enfin, le prêt ponctuel d’un véhicule de société constitue aussi un avantage en nature. C’est le cas, par exemple, pour un week-end ou des vacances. Dans ce cas, il doit être évalué au réel, sur la base de la valeur locative correspondant à la durée du prêt.

Collaboratrice recevant son Avantage en Nature Véhicule

Comment déclarer correctement un avantage en nature véhicule ?

Déclarer un avantage en nature véhicule (AEN) ne se limite pas à un calcul théorique. Une fois la valeur déterminée, elle doit être intégrée à la paie et transmise dans les déclarations sociales et fiscales. C’est une étape essentielle pour assurer la conformité de l’entreprise et éviter tout redressement.

Dans la paie

L’URSSAF considère l’avantage en nature véhicule comme une composante du salaire brut. L’employeur l’intègre donc dans l’assiette des cotisations sociales, au même titre que les autres éléments de rémunération. Concrètement, le montant calculé s’ajoute au salaire sur le bulletin de paie, sans donner lieu à un versement supplémentaire.

Le salarié ne perçoit pas d’argent en plus, mais son revenu imposable augmente. L’employeur doit donc faire apparaître l’avantage en nature sur le bulletin de paie, généralement sous une ligne dédiée. Cette transparence permet au salarié de comprendre l’impact sur ses cotisations et son impôt, tout en sécurisant la pratique vis-à-vis de l’administration.

Dans les déclarations sociales et fiscales

L’avantage en nature véhicule doit être déclaré dans la DSN (Déclaration Sociale Nominative). Cette formalité obligatoire transmet chaque mois aux organismes sociaux l’ensemble des éléments de rémunération, y compris les avantages en nature.

Depuis 2025, il est essentiel que la DSN intègre les barèmes actualisés du décret AEN. Une déclaration qui ne respecte pas ces règles peut être considérée comme inexacte et exposer l’entreprise à des sanctions.

L’administration dispose d’un droit de contrôle. Pour sécuriser sa position, l’employeur doit conserver une trace écrite des calculs effectués ainsi que les justificatifs associés : contrats de location, factures d’entretien, relevés kilométriques ou carnets de suivi. Cette traçabilité constitue une protection précieuse en cas de contestation ou de redressement.

Les erreurs fréquentes à éviter lors du calcul ou de la déclaration

Même si les règles sont établies, de nombreuses entreprises commettent encore des erreurs dans la gestion de l’avantage en nature véhicule. Elles semblent parfois mineures, mais elles peuvent entraîner des redressements importants.

  • La première erreur consiste à ignorer l’usage privé ponctuel. Un salarié qui utilise un véhicule de service pour un week-end ou des vacances bénéficie d’un avantage en nature, même si l’usage reste exceptionnel. Ne pas l’intégrer dans le calcul expose l’entreprise à un risque de redressement.
  • Une autre erreur fréquente concerne la mauvaise application des barèmes. Beaucoup d’employeurs confondent encore les taux des véhicules thermiques, hybrides ou électriques. Chaque énergie possède pourtant ses propres règles. Une erreur de calcul peut entraîner une surévaluation — donc un surcoût pour le salarié — ou, à l’inverse, une sous-déclaration sanctionnée lors d’un contrôle.
  • Beaucoup négligent également l’impact fiscal des options et équipements. L’ajout d’un GPS, d’un système multimédia ou d’une borne de recharge augmente la valeur du véhicule. Ces éléments doivent être intégrés dans le calcul pour éviter une sous-déclaration.
  • Les bornes de recharge représentent un cas particulier. Celles mises à disposition dans les locaux de l’entreprise sont exonérées d’avantage en nature jusqu’en 2027. En revanche, lorsqu’une borne est financée au domicile d’un salarié, elle constitue un avantage soumis à déclaration.

Enfin, certaines entreprises affirment qu’un véhicule est utilisé uniquement à des fins professionnelles sans en apporter la preuve. En l’absence de carnet de bord, de relevés kilométriques ou d’outils numériques de suivi, l’URSSAF requalifie l’usage en avantage en nature imposable.

Calcul et déclaration de l'avantage en Nature véhicule

Bonnes pratiques pour une gestion optimisée de l’avantage en nature véhicule

  • La première étape consiste à rédiger une Car Policy claire et à jour. Ce document fixe les règles d’attribution des véhicules. Il définit aussi les conditions d’usage et la prise en charge des frais (carburant, recharge, assurance, péages). Une Car Policy précise supprime les ambiguïtés et rend les contrôles plus faciles pour l’entreprise.
  • Ensuite, il est essentiel de centraliser les justificatifs. L’entreprise doit conserver contrats de location, factures, carnets de bord et relevés kilométriques. En cas de contestation, ces documents prouvent l’usage réel du véhicule et sécurisent la déclaration.
  • Les outils de gestion de flotte représentent un atout majeur. Ils tracent automatiquement les trajets et distinguent usage professionnel et usage privé. Ils produisent aussi des rapports fiables pour l’URSSAF. Enfin, ils facilitent le suivi des coûts et l’optimisation du parc automobile.
  • Une formation régulière des salariés est également recommandée. Expliquer les règles de calcul et l’impact sur la rémunération renforce la transparence. Cette pédagogie réduit les incompréhensions et limite les contestations.
  • Enfin, un audit interne périodique constitue une bonne pratique. Il vérifie la conformité des calculs et la bonne application des barèmes. Cette vigilance permet d’anticiper les erreurs et d’éviter les mauvaises surprises lors d’un contrôle externe.

Conclusion

La gestion de l’avantage en nature véhicule exige méthode et précision. Un calcul juste et une déclaration correcte sécurisent l’entreprise sur le plan fiscal et social. Ils garantissent aussi une transparence bienvenue pour les collaborateurs.

À l’inverse, une mauvaise pratique peut entraîner des redressements lourds et nuire à la confiance interne. Pour éviter ces écueils, il est essentiel d’utiliser des barèmes actualisés, de documenter chaque étape et de conserver l’ensemble des justificatifs.

Une Car Policy claire et des outils de suivi adaptés facilitent encore la gestion quotidienne. Dans un contexte marqué par l’électrification des flottes et la montée de la fiscalité verte, l’avantage en nature véhicule ne doit plus être vu comme une contrainte. Il peut devenir un levier de performance et d’alignement avec les engagements RSE de l’entreprise.

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FAQ

Comment calculer un avantage en nature véhicule pour une voiture électrique en 2025 ? 

Le calcul d’un avantage en nature pour une voiture électrique peut se faire au forfait ou sur la base des dépenses réelles. Au forfait, la valeur annuelle correspond à un pourcentage du coût d’acquisition ou du loyer, avec un abattement spécifique pour les véhicules électriques (exonération totale des frais d’électricité et réduction sur le montant imposable). Sur les dépenses réelles, il faut additionner tous les coûts (leasing, assurance, entretien) et appliquer un prorata pour l’usage privé. 

Quelle est la différence entre le calcul forfaitaire et le calcul aux dépenses réelles pour un avantage en nature véhicule ? 

Le calcul forfaitaire applique un pourcentage fixe sur la valeur du véhicule ou son loyer annuel, ce qui simplifie la gestion et évite de collecter tous les justificatifs. Le calcul aux dépenses réelles, lui, prend en compte le coût exact d’utilisation (carburant, assurance, entretien, amortissement) et le répartit entre usage professionnel et usage privé. Le forfait est plus simple, mais les dépenses réelles peuvent être avantageuses si les coûts réels sont faibles. 

Comment déclarer un avantage en nature véhicule dans la DSN et sur la fiche de paie ?

L’avantage en nature véhicule doit être intégré dans le salaire brut du salarié, ce qui impacte le calcul des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Sur la fiche de paie, il apparaît en ligne distincte, en nature. Dans la Déclaration Sociale Nominative (DSN), il doit être codifié correctement selon la nomenclature URSSAF. Une déclaration incorrecte peut entraîner un redressement lors d’un contrôle. 

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